Vers une nouvelle Théorie de l'Information et ses Applications

Enjeux scientifiques

Le concept de ‘système’ est omniprésent dans nos descriptions et dans nos projets. L'impossibilité d'établir une définition scientifique et généralement admise de ce concept remet en cause les caractéristiques les plus profondes de nos conceptualisations classiques, celles qui sous-tendent le langage courant, la grammaire et la logique classique. Ces caractéristiques sont inhérentes à la croyance que nous connaissons ce qui ‘existe’ réellement, tel que nous le connaissons. Mais cette croyance est réfutée par la microphysique, où il apparait que nous créons notre connaissance, aussi bien les ‘entités’ que nous examinons que les qualifications que nous en faisons. La Méthode de Conceptualisation Relativisée (MCR) du Pr. Mugur-Schächter met en lumière que les processus de création de connaissance sont soumis à des relativisations, et dont l'explicitation permet d'accéder à leur signification et de dominer les buts. Il est frappant de constater à quel point les relativisations impliquées par la méthode font disparaître les ambiguïtés inhérentes au concept classique de système.

Mais une telle clarification, pour devenir un outil effectif, demande à ce que la logique constructive qui décrit la genèse de nos conceptualisations donne lieu à un système formel, d'application générale. Cela impose de concevoir une nouvelle Théorie de l'Information qui mette en évidence les relativisations qui sous-tendent la genèse conceptuelle et factuelle de concepts tout-à-fait ‘classiques’ tels que l'idée de persistance, de continuité, d'état physique ou de causalité. Une telle refondation englobe une réinterprétation de la Théorie de la Mesure, jusqu'à présent purement mathématique, ce qui entraine, une redéfinition des concepts de loi de probabilité, d'entropie et de complexité. Le travail déjà entrepris à travers l'Infra Mécanique Quantique (IQM), la Méthode de Conceptualisation Relativisée (MCR) et une Seconde Mécanique Quantique (MQ2) du Pr. Mugur-Schächter, ainsi que la Systémique Relativisée (SR) d'H. Boulouet ouvrent le chemin à cette refondation.

Les développements conceptuels et outillés opérationnels déjà prototypés, fondés sur l'algèbre SR, qui consistent en une Ingénierie Système Relativisée – ISR (H. Boulouet) et en une Gestion des Genèses de Connaissance – MRI (F. Fleuchey), ont démontrés tous les bénéfices que l'on pouvait attendre d'une telle révolution dans la façon de penser.

Applications

MRI and ISR sont deux développements conceptuels fondés sur MCR-SR. Elles ont donné lieu à deux prototypes d'Environnement de Développement Intégré entre 2005 et 2011.
MRI and ISR, si on les considère conjointement, constituent un cadre relativisé sans équivalence, dominé par les finalités, qui permet de maîtriser la conception de systèmes complexes ou les processus de construction de connaissance. Ce cadre a déjà été évalué avec succès dans diverses applications de conception de systèmes mécatroniques dans l'industrie automobile.

Ingénierie Système Relativisée (ISR)

L'Ingénierie Système Relativisée (ISR) est centrée sur la formalisation de la genèse des concepts.
Elle apporte un cadre formel pour l'expression de l'attendu et du réalisé de manière relativisée et scientifique (réfutabilité et répétabilité). Elle couvre toute une série d'artefacts allant des exigences aux tests automatiques.

Ses buts sont de :

• Considérer le processus de développement comme un recouvrement de contributions, toujours formellement distinguées, mises en cohérence sur un support matériel à concevoir, emergeant de ces différents enjeux, de la connaissance accumulée et des moyens disponibles.
• Maitriser le processus de construction des relations consensuelles entre les perceptions biopsychiques (usages humains) et les descriptions techniques (standardisation industrielle et répétabilité).
• Garantir la testabilité de n'importe quel élément de modèle à n'importe quel niveau d'abstraction et de de rendre possible l'évaluation automatique (sur banc de test) du réalisé vis-à-vis de l'attendu.

Pour satisfaire ces attentes, ISR :

• Distingue clairement les modèles biopsychiques et technico-scientifiques d'une certaine réalité physique et spécifie dans les deux cas le référentiel de test et les dépendances construites entre ces deux points de vue.
• Organise le processus de développement comme la confrontation de deux modes de pensée antagonistes : d'une part focalisation sur une finalité donnée qui conduit aux concepts d'usage et de système, et d'autre part, le souci de l'optimisation technique, qui conduit aux concepts de ressources partagées et d'architecture.
• Formalise tout élément physique item (entité, système) en un invariant conceptuel qui émerge de descriptions issues de processus dynamiques attendus ou donnés, relativisés au regard de finalités d'action et de vues associées.
• Permet de considérer différents points de vue contributifs dans leur ensemble ou séparément à tout endroit du processus de développement.
• Standardise des niveaux de conceptualisation, construits sur des “faits élémentaires” : le niveau de description transférée ou de base (MRC concept).
• N'impose aucun ordonnancement des tâches, mais donne des critères explicites pour évaluer si le modèle est cohérent, réfutable et satisfait les objectifs fixés.

Management Relativisé de l'Information (MRI)

Management Relativisé de l'Information (MRI) est centrée sur la gestion de la genèse de concepts.
D'un point de vue industriel, elle apporte un cadre formel pour définir et gérer des ressources disponibles, des organisations de projet, des tâches et ce qu'elles produisent, tout cela d'une manière systématiquement relativisée et cohérente.

Chaque contributeur au développement d'un Produit, selon son rôle, au regard d'un point de vue choisi et d'enjeux locaux, participe à :

• La mise en oeuvre de l'organisation projet – ressources humaines et matérielles –, des processus.
• La définition des objectifs, missions et évaluations.
• Le contrôle de projet.
• La définition et le contrôle des cycles de vie des artefacts représentationnels (statuts de réalisation, d'applicabilité, d'effectivité, …).

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