
Enjeux d'une Gestion opérationnelle des Connaissances
Concept de « connaissance »
Le concept de « connaissance » n’est pas scientifiquement défini, mais il est approché au travers de notions voisines (« compréhension de fait », « information », « compétence », « faculté mentale à assimiler un contenu objectif », « possession symbolique des choses », …), acquises par formation et/ou expérience.
Concept de « gestion des connaissances »
Dans un contexte aussi mouvant, lorsque la « gestion des connaissances » se veut opérationnelle, elle tend à se focaliser sur l’exploitation optimale des fonds documentaires multimédia. Et c’est donc à partir d’autres « connaissances » que l’on construit de nouvelles « connaissances » afin de répondre à une problématique particulière.
Faute de pouvoir formaliser généralement (scientifiquement) la relation d’une « connaissance » au Réel qu'elle vise, les approches qui se réclament de la « gestion des connaissances » restent circulaires et se focalisent concrètement sur des outils-solutions documentaires : web sémantique, cloud, big data, data mining, moteurs de recherche multicritères, moteurs d’inférence (intelligence artificielle), analyses linguistiques et statistiques, … sans se préoccuper d'une méthode générale de production de sens qui conditionne pourtant l'utilisation optimale (pertinence face aux buts) des « masses de données » existantes.
Conceptuellement, on admet pourtant que la « gestion des connaissances » inclut aussi la « création » et l’ « usage » des « connaissances », mais sans être capable de conférer à ces activités des définitions opérationnelles.
Dépassement
MCR a dépassé l’acception traditionnelle du concept de « connaissance » pour en faire le produit d’une construction physico-conceptuelle logiquement régulée. SR a de son côté formalisé ce cadre constructif et explicité la relation entre les connaissances et un Réel postulé préexistant ou anticipé :
- Hypothèse : inférence construite à partir des connaissances acquises ;
- Prévision : projection dans l'avenir à partir de l'expérience dans le cadre des théories admises ;
- Projet : Réel voulu à concrétiser.
Les représentations et modèles de ces anticipations sont également constitutifs d’une connaissance, la connaissance d’une réalité psychique intersubjective : celle des hypothèses, prévisions ou projets qu’il importe de partager pour entreprendre collectivement.
Dans la mesure où le cadre méthodologique MCR/SR confère au concept de « connaissance » ainsi refondé une définition scientifique rigoureuse qui régule sa construction et ses conditions d’usage / de réfutation, il devient primordial de gérer ces processus constructifs dès lors qu’ils interviennent dans un cadre collaboratif impliquant de multiples partenaires.
Or une organisation qui permette de réguler efficacement un tel cadre constructif, résulte elle-même d’un processus constructif, motivé par le but partagé de mener à bien un projet. Sa description constitue en elle-même une « connaissance ». Cette organisation doit être évolutive pour s'adapter à des contextes changeants. On doit donc pouvoir aussi réguler un processus organisationnel constructif en adoptant le cadre méthodologique MCR/SR, à condition d’être en mesure de préciser ce qui, dans la construction d’une organisation, joue les différents rôles descriptionnels définis dans ce cadre méthodologique.
Telle est la raison d'être de MRI.

Mise en perspective
Le paradigme fondamentalement constructiviste que nous postulons derrière toute activité de conceptualisation du Réel appelle deux niveaux de régulations méthodologiques :
- Celui de la construction intersubjective des connaissances, adressé par ISR. Il est centré sur la construction de représentations et de modèles réfutables d'un Réel existant ou anticipé ;
- Celui de l’organisation dynamique de ces processus de construction de connaissances, adressé per MRI. Il est centré sur la description des ressources, leurs rôles et le suivi des Projets dans ce cadre.
Ces deux cadres méthodologiques sont enracinés dans le même paradigme et sont intimement interdépendants. Le cadre méthodologique ISR assure le caractère scientifique et réfutable des représentations explicitement construites (dont les modèles numériques) ainsi que leur caractère nécessaire et suffisant face aux buts. Le cadre méthodologique MRI permet l’organisation dynamique des différents processus constructifs sur le fondement d’une description consensuelle des ressources, de leurs activités et de leurs Produits, description réalisée au travers de concepts librement définis et articulés.