
L'Ingénierie Système Relativisée (ISR) en synthèse
ISR implémente fondamentalement la même approche constructive qu’il s’agisse de décrire – de conceptualiser et de qualifier le support physique constitutif d’une nouvelle connaissance – ou de créer – de concevoir le support matériel d’un nouveau produit en réponse à des attentes.
ISR repose sur un concept tout à fait fondamental de la Méthode de Conceptualisation Relativisée (MCR) que nous évoquons comme suit :
Toute entité physique est un concept construit qui émerge de la stabilité (observée ou voulue) de qualifications relatives à une situation, à un processus de génération-qualification et à une grille de qualification, qui définissent conjointement une cellule descriptionnelle. Une cellule descriptionnelle peut être appréhendée comme un contexte physico évolutif conceptualisé à partir des connaissances établies, et dans lequel l’entité objet d’étude émerge comme la cause explicative de la stabilité des traces observées dans de mêmes circonstances.ISR possède des caractéristiques héritées de SR et d’autres qui lui sont propres. Au-delà de l’aspect conceptuel, son développement a aussi inclus :
- L’informatisation du formalisme mathématique de SR sous la forme d’un langage
- Le développement du langage ISR comme spécialisation du langage SR pour répondre aux besoins spécifiques de l’Ingénierie Système
- Le prototypage d’un Environnement de Développement Intégré (EDI) pour développer et exécuter des modèles ISR
- L’élaboration de guides pour appliquer la méthode y inclus lorsque l’élaboration de modèles n’est pas jugée nécessaire (spécifications et conceptions sous forme textuelle)
- L’élaboration de supports de formation
Pour plus d’informations sur les réalisations ISR, voir la rubrique "Nos réalisations".
Caractéristiques héritées de SR
- Les liens formels entre les scénarios et le modèle qui formalisent l’ensemble des potentialités qui peuvent être factuellement réalisées et décrites par l’un de ces scénarios en particulier
- L’espace de représentation subdivisé en 3 parties (« Réel connu », « Interactions indexées dans le temps et l’espace », « Conceptualisation de l’entité décrite »)
- L’algèbre SR (Deux opérateurs relativisés « + » et « * » formalisés comme des méta-descriptions au sens MCR
- Les concepts relativisés SR (Continuité physique, Etat physique, Causalité, Système, lois de Probabilité, Entropie, Complexité …) construits avec cet algèbre opérant sur la formalisation mathématique adoptée pour les « Descriptions Transférées ou de Base » MCR
Caractéristiques spécifiques à ISR
- La distinction introduite entre les descriptions physiques biopsychiques et technico-scientifiques et le caractère convenu des relations
de dépendances construites entre ces deux points de vue
- Le terme biopsychique réfère aux situations dans lesquelles l’Homme est l’instrument de mesure (usages humains) alors que les descriptions technico-scientifiques réfèrent aux situations dans lesquelles un dispositif incarnant les théories scientifiques en vigueur médiatise la qualification
- La possibilité offerte de considérer une entité d’un point de vue, de différents points de vue, ou de tous les points de vue, sans mélange, qui ont contribué à sa conceptualisation
- La distinction formelle entre cahier des charges, spécification et conception
- La standardisation de niveaux de conceptualisation (d’abstraction) fondés sur le niveau adopté pour décrire des « faits élémentaires » : les Descriptions Transférées ou de Base MCR
- Le fait qu’aucun ordre ne soit imposé dans les façons de faire mais que des critères soient donnés pour juger si un modèle est bien formé, réfutable, et atteint les buts visés
Evaluer la complexité
Penchons-nous sur cette caractéristique héritée de SR et sur son utilité potentielle du point de vue de l’Ingénierie Système.
Un niveau de complexité peut être mesuré pour toute entité physique qui matérialise par exemple un certain niveau d’intégration de composants du support matériel d'un Produit final.
Mesurer la complexité d’une entité physique est une façon d’évaluer le degré d’interdépendance des différentes qualifications jugées nécessaires. Son calcul est donc relatif à un ensemble fini de vues, tout ou partie des vues adoptées pour qualifier cette entité.
Une telle complexité est génétiquement liée à l’entropie physique qui caractérise chacune des vues adoptée :
- La complexité tend à être maximale quand les entropies sont maximales et lorsque les vues sont dépendantes : tout changement qui modifie la qualification de l’entité considérée relativement à une vue impacte également toutes ses autres qualifications
- La complexité tend à être minimale lorsque toutes les entropies sont minimales (valeurs constantes) et lorsque les différentes vues sont disjointes : tout changement qui modifie la qualification de l’entité considérée relativement à une vue n’a aucun impact sur toutes ses autres qualifications
La mesure d’un niveau de complexité relatif à différents rôles peut être calculée à partir d’un modèle qui formalise le cahier des charges, la spécification ou la description physique d’une entité donnée.
Une telle évaluation peut constituer une aide à la décision en cours de conception (maîtrise du processus de développement, sureté de fonctionnement, …). Il permet aussi de mettre l’accent sur des facteurs clé dans la description d’une situation relativement à des enjeux intriqués.
Exemples :
- Une interface multifonctions (dans un avion, une voiture, …) est considérée “complexe” si elle implique des arbitrages entre tout un ensemble d’informations à afficher relatives à différents services : radio, appels téléphonique, navigation, air-conditionné….
- Un capteur pluie-luminosité est moins complexe car il n’est utile qu’au système d’allumage automatique des feux de croisement et au système d’essuie-glace automatique.